Atlantico : selon une étude américaine réalisée par l'Environmental Working Group, 73% d'entre elles qui sont commercialisées aux États-Unis ne seraient pas aussi effectives qu'elles le prétendent. Sommes-nous également concernés, en France, par ces résultats ? Comment expliquer leur inefficacité ?
Céline Couteau : ce qui vaut pour les États-Unis ne vaut pas automatiquement pour la France. Nous avons tendance à plutôt inverser les résultats ici, en considérant que 75% des produits du marché français seraient "honorables" en termes d'efficacité, le reste ne passant pas la barre. Il y a différents éléments qui rentrent en jeu. En laboratoire, on est capable de tester l'efficacité des produits solaires par des procédés in vitro. On cherche d'abord à déterminer le fameux SPF, l'indicateur permettant de connaître l'efficacité du produit dans le domaine de l'UVB, et le facteur de protection UVA, qui est aussi important (mais moins connu).
On constate que pour 70% des produits du marché, on va effectivement trouver la valeur annoncée sur le produit. Les 30% restants, eux, surestiment la valeur SPF. La raison de ces déficiences est que beaucoup de ces produits sont formulées à partir de minéraux, c’est-à-dire d'oxyde de zinc et dioxyde de titane, souvent sous forme micronisée et non nanoparticulaire. Ils vont laisser un film blanc sur la peau, et ne vont pas être assez efficaces. On a particulièrement ce souci en France avec les produits bio. Dans le domaine cosmétologique, ces derniers refusent d'utiliser des filtres organiques, qu'ils appellent des "filtres chimiques", qu'ils considèrent comme dangereux. Au niveau de la réglementation européenne, on a 28 filtres qui sont autorisés. Parmi eux, on a 26 filtres organiques et 2 inorganiques, soit minéraux. Pour obtenir un 50+, les sociétés de cosmétiques traditionnelles vont être obligées d'incorporer 5 à 7 filtres organiques et non organiques pour obtenir ce résultat. Les sociétés bio vont, elles, dire qu'ils n'utilisent qu'un seul filtre, voire deux. Cela ne va évidemment pas produire le même résultat si l'on veut produire une crème correctement protectrice.
Quels sont les risques d'utiliser une mauvaise crème solaire ? Comment choisir correctement sa crème solaire ?
Les risques sont énormes. C'est pour cela qu'on n'apprécie pas réellement la qualification des produits solaires comme des "cosmétiques". Si l'on reprend la définition de ce dernier, il ne peut ni prévenir, ni guérir une pathologie. Alors que dans le cas du produit solaire, il a pour but de protéger les cancers cutanés ; ce qu'il réalise lorsqu'il est de bonne qualité. Ce que l'on va risquer, on ne va pas le voir de suite. C'est très compliqué pour choisir la bonne crème solaire soi-même. Il faut avoir connaissance des filtres autorisés, leur assemblage et savoir les reconnaître. Il n'y a qu'une solution : repérer les ingrédients sur le produit, les compter et voir ce qui correspond le mieux à notre corps. Il faut éliminer ce qui est exclusivement minéral, ou organique. Il vaut mieux préférer les assemblages des deux, qui produisent les meilleurs crèmes.
Existe-il d'autres solutions efficaces ?
À part le fait de ne pas s'exposer, il ne va pas y avoir véritablement de solutions alternatives. Le seul moyen de se protéger correctement du soleil, c'est d'appliquer de la crème solaire. D'où l'importance de bien choisir le produit.
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Céline Couteau : ce qui vaut pour les États-Unis ne vaut pas automatiquement pour la France. Nous avons tendance à plutôt inverser les résultats ici, en considérant que 75% des produits du marché français seraient "honorables" en termes d'efficacité, le reste ne passant pas la barre. Il y a différents éléments qui rentrent en jeu. En laboratoire, on est capable de tester l'efficacité des produits solaires par des procédés in vitro. On cherche d'abord à déterminer le fameux SPF, l'indicateur permettant de connaître l'efficacité du produit dans le domaine de l'UVB, et le facteur de protection UVA, qui est aussi important (mais moins connu).
On constate que pour 70% des produits du marché, on va effectivement trouver la valeur annoncée sur le produit. Les 30% restants, eux, surestiment la valeur SPF. La raison de ces déficiences est que beaucoup de ces produits sont formulées à partir de minéraux, c’est-à-dire d'oxyde de zinc et dioxyde de titane, souvent sous forme micronisée et non nanoparticulaire. Ils vont laisser un film blanc sur la peau, et ne vont pas être assez efficaces. On a particulièrement ce souci en France avec les produits bio. Dans le domaine cosmétologique, ces derniers refusent d'utiliser des filtres organiques, qu'ils appellent des "filtres chimiques", qu'ils considèrent comme dangereux. Au niveau de la réglementation européenne, on a 28 filtres qui sont autorisés. Parmi eux, on a 26 filtres organiques et 2 inorganiques, soit minéraux. Pour obtenir un 50+, les sociétés de cosmétiques traditionnelles vont être obligées d'incorporer 5 à 7 filtres organiques et non organiques pour obtenir ce résultat. Les sociétés bio vont, elles, dire qu'ils n'utilisent qu'un seul filtre, voire deux. Cela ne va évidemment pas produire le même résultat si l'on veut produire une crème correctement protectrice.
Quels sont les risques d'utiliser une mauvaise crème solaire ? Comment choisir correctement sa crème solaire ?
Les risques sont énormes. C'est pour cela qu'on n'apprécie pas réellement la qualification des produits solaires comme des "cosmétiques". Si l'on reprend la définition de ce dernier, il ne peut ni prévenir, ni guérir une pathologie. Alors que dans le cas du produit solaire, il a pour but de protéger les cancers cutanés ; ce qu'il réalise lorsqu'il est de bonne qualité. Ce que l'on va risquer, on ne va pas le voir de suite. C'est très compliqué pour choisir la bonne crème solaire soi-même. Il faut avoir connaissance des filtres autorisés, leur assemblage et savoir les reconnaître. Il n'y a qu'une solution : repérer les ingrédients sur le produit, les compter et voir ce qui correspond le mieux à notre corps. Il faut éliminer ce qui est exclusivement minéral, ou organique. Il vaut mieux préférer les assemblages des deux, qui produisent les meilleurs crèmes.
Existe-il d'autres solutions efficaces ?
À part le fait de ne pas s'exposer, il ne va pas y avoir véritablement de solutions alternatives. Le seul moyen de se protéger correctement du soleil, c'est d'appliquer de la crème solaire. D'où l'importance de bien choisir le produit.
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