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Le Pr Zitouni alerte le ministre du Commerce: 30% des cancers dus à la malbouffe

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Invité hier au forum d’El Moudjahid, le Pr Messaoud Zitouni, chargé de la coordination, du suivi et de l'évaluation du Plan national anti-cancer 2015-2019, appelle le ministère du Commerce à lancer «une véritable révolution» contre les produits qui ne répondent pas aux normes de sécurité sanitaire et qui donc représentent un risque pour le consommateur. Les taxes sur les aliments salés, sucrés et gras, doivent être revues à la hausse, soutient-il.
Le Pr Zitouni révèle ensuite que sur 100 000 habitants, 120 sont atteints de cancer. Cinq fois moins que dans les pays développés. Il ne faut pas, cependant, se réjouir de ces statistiques. Car, explique le conférencier, «en suède par exemple, aucun cas n’échappe aux épidémiologistes. En Algérie, non».
Dans notre société, dit-il, il y a «précipitation» dans les déclarations des causes de décès qu’on relie souvent à une mort naturelle ou à un arrêt cardiaque. Il insiste donc sur l’élaboration de registre de décès. «Des autopsies doivent être réalisées sur les corps sans vie pour pouvoir identifier avec exactitude la cause du décès», ajoute Zitouni. Pour ce faire, les APC doivent être plus exigeantes avant d’enregistrer un décès à l’état civil. Une procédure, assure-t-il, qui pourrait aider à constituer plus facilement la liste des causes de décès en Algérie.
S’exprimant sur le plan anti-cancer initié par le président de la République, le Pr Zitouni dira d’abord que le budget qui lui est alloué ne connaîtra pas d’austérité malgré la situation économique qui prévaut actuellement. Il indiquera que l’enveloppe consacrée à ce plan est de 180 milliards de dinars (une moyenne de 50 millions par an) en plus du fonds spécial qui est de l’ordre de 40 milliards de dinars. Le budget n’est donc pas un frein, certifie-t-il.
Ce qui devrait être plutôt être pris en considération, c’est à quoi cet argent a servi. Il estime que l’on consacre beaucoup plus de moyens pour la machine et nettement moins pour la formation. «Ailleurs, 60% des moyens financiers sont dépensés dans la formation des médecins spécialistes, en algérie, seulement 20 à 30%», regrette-t-il.
Il notera qu’actuellement 15 centres de cancer sont ouverts à travers le territoire national, dont 10 ouverts par l’Etat. Deux autres seront inaugurés en 2017 dans les wilayas de Tlemcen et de Sidi Bel abbès. Un nombre insuffisant, dit-il, si l’ont prend en considération qu’un centre suffit pour 200 000 habitants. Il a également évoqué l'installation d'une commission sur le dépistage de tous les cancers, notamment le cancer du sein qui est le plus fréquent chez la femme avec près de 12 000 nouveaux cas chaque année.
Messaoud Zitouni dira que l’un des objectifs principaux du plan anti-cancer est de réduire la mortalité dans un certain nombre de cancers et notamment les cancers du cerveau et de la moelle épinière.
Il insiste enfin sur la logique de ce plan qui s'articule autour de la prévention, le diagnostic précoce, la formation et les aspects financiers. La prévention surtout, rappelle-t-il, notamment chez la frange juvénile. «Le ministère de l’Education, les parents, les associations doivent accompagner nos jeunes pour soigner leur alimentation et les prévenir des dangers de l’alcool, de la drogue et du tabac», conseille-t-il.

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