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Greffe d'utérus : un succès à travers le monde
Greffe d'utérus : un succès à travers le monde
By Ph. BENYAHIA Adel octobre 07, 2017
De plus en plus d’équipes médicales se lancent dans la greffe d’utérus pour permettre aux couples infertiles de concevoir un enfant. Mais ce type d’opération n’est pas anodin.
Pour les femmes souffrant d’une absence d’utérus liée au syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, à un cancer ou à une hémorragie grave pendant l’accouchement, un des moyens pour avoir un enfant consiste à bénéficier d’une greffe d’utérus. Ce type d’intervention a lieu depuis 2002, et la Suède a applaudi la naissance d’un premier bébé après un greffe en 2014. Résultat : 38 greffes utérines ont été réalisées dans le monde ces trois dernières années, huit bébés ont vu le jour, et "le nombre d’équipes se lançant dans l’aventure ne cesse d’augmenter", déclare Le Figaro.
Forte de ce succès, la toute nouvelle société savante internationale de greffe utérine (ISUTx) a tenu un congrès à la mi-septembre en Suède. Les professionnels de santé y ont fait le point de la situation et ont rappelé que, si cette technique est porteuse d’espoir pour de nombreux couples, elle présente néanmoins des conséquences lourdes, à prendre en compte. "Encore 25 % des greffons sont explantés, principalement à la suite d’une thrombose ou d’une infection. Cela montre bien que l’on en est encore au stade expérimental", explique le professeur Tristan Gauthier, du CHU de Limoges, interrogé par Le Figaro. Les risques d’hémorragie, de thrombose et de complications sont toujours présents, comme pour n’importe quelle greffe.
Dons vivants
Du côté des patientes, un lourd traitement immunosuppresseur doit être supporté pendant une période donnée. Le greffon est retiré une fois le projet de grossesse (une ou plusieurs) terminé, pour limiter les risques de cancer, et les accouchements ont lieu systématiquement par césarienne. Pour le don, les greffes réalisées jusqu’à présent ont concerné 28 dons vivants et 10 prélèvements sur des personnes décédées.
Or, seules les greffes venant d’un don vivant ont permis de concevoir un enfant jusqu’à présent. "Mais ce nombre n’est pas suffisant pour conclure si la greffe à partir d’une donneuse vivante fonctionne mieux que le don après mort cérébrale", explique Tristan Gauthier. Les résultats de ces premières dizaines d’essais sont très encourageants, mais la greffe reste une intervention lourde à supporter.
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