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Journée mondiale de l'hypertension : des situations à risque très spécifiques chez les femmes

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Le risque de développer une hypertension artérielle est plus important chez la femme à certaines périodes de sa vie hormonale: contraception avec œstrogènes de synthèse, grossesse et ménopause, rappelle la Fédération française de cardiologie à l’occasion de la journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA) le 14 mai prochain.
Les chiffres le montrent, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes et progressent même fortement chez celles de moins de 50 ans. A ce titre et à l'occasion de la journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA) le 14 mai, la Fédération française de cardiologie (FFC) rappelle que les femmes doivent redoubler d’attention aux phases clés de la vie hormonale : lors de la prescription de leur première contraception, pendant leur grossesse, et à l’âge de la ménopause.
Trois périodes au cours desquelles l’hypertension artérielle doit être dépistée, car elle devient rapidement une véritable maladie chronique en l’absence d’une prise en charge adaptée. En effet l'HTA, qui correspond à une pression du sang en permanence trop élevée dans les artères, est dangereuse car elle fatigue le cœur et crée des lésions graves au niveau des artères.
Elle figure de fait parmi les premiers facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) si elle n'est pas contrôlée. En France, si 10 millions d’hypertendus sont traités, la FFC estime à 4 millions le nombre de patients qui s’ignorent. "On dit de l’hypertension artérielle qu’elle est un tueur silencieux, parce que la plupart du temps, elle ne se manifeste à travers aucun symptôme particulier", explique le Professeur Pierre Lantelme, cardiologue au CHU de Lyon.

Se renseigner pour les contraceptifs hormonaux

Ainsi, le choix de la contraception ne doit pas se faire à la légère et doit être discuté de façon concertée entre la patiente, le gynécologue et/ou le médecin traitant. Il existe en effet des facteurs de risque (femme de plus de 35 ans, obèses ou ayant des antécédents familiaux d’hypertension artérielle) qui doivent limiter le recours à une contraception contenant des œstrogènes de synthèse (pilules, implants, patchs, anneaux vaginaux).
Si ce type de contraception est choisi, il est important de réaliser auparavant un dépistage initial de l’HTA et d'instaurer par la suite un suivi. A noter que la FFC recommande qu'après 40 ans, les contraceptions avec œstrogènes de synthèse soient remplacées par un autre type de contraception. Au moment de la grossesse, il peut aussi arriver qu'une femme enceinte développe une hypertension artérielle spécifique.
"L’hypertension artérielle touche 10 à 15 % des femmes enceintes", alerte le Professeur Claire Mounier-Vehier, Présidente de la FFC et membre du Comité scientifique de Santé magazine. Cette hypertension est due à un développement imparfait du placenta qui nourrit le fœtus. Elle apparaît le plus souvent à partir du deuxième trimestre. Son dépistage doit être réalisé tous les mois dès le premier trimestre et sa prise en charge, de façon coordonnée avec l’obstétricien, le cardiologue et le médecin traitant.
Cette complication apparaît notamment lors de sa première grossesse mais peut aussi récidiver lors d’une grossesse ultérieure. Elle identifie aussi des femmes plus à risque de développer une hypertension ou un accident cardio-cérébro-vasculaire à la maturité. "Un enjeu majeur de prévention consiste donc à éduquer ces femmes qui ont présenté une hypertension artérielle de la grossesse. Il convient aussi d’organiser un bilan spécifique de l’hypertension, d’intensifier les règles d’hygiène de vie avec un suivi régulier tout au long de leur vie", ajoute la FFC.

Après 65 ans, le risque est doublé

Mais le risque l’hypertension artérielle chez la femme est le plus important dans les années qui suivent la ménopause. Sa prévalence augmente alors significativement pour toucher "une femme sur deux" après 65 ans, prévient le Professeur Claire Mounier-Vehier. Pendant cette période, plusieurs facteurs peuvent expliquer son apparition comme l’âge et/ou l’obésité abdominale.
Selon les estimations de la FFC, à la ménopause, une femme hypertendue aura un risque plus élevé qu’un homme de présenter un accident cardiovasculaire. Pour les femmes qui n'en supportent pas les signes (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur) un traitement hormonal de la ménopause (THM) peut leur être proposé.
Si ce dernier n’induit pas d’élévation de la pression artérielle, la FFC recommande tout de même qu'une discussion soit menée avec un spécialiste pour établir la balance globale bénéfices-risques de la patiente. Le médecin doit, à l'instar de la contraception, tenir compte de certains éléments: l’ancienneté de la ménopause (dans les 5 ans après l’arrêt des règles) ainsi que les antécédents thrombo-emboliques veineux et artériels personnels et familiaux.
"Sa prescription doit être réévaluée tous les ans, assortie d’un suivi cardio-gynécologique régulier.", précise la FFC. Mais quel que soit l'âge et le sexe, une bonne hygiène de vie est dans tous les cas indispensable pour prévenir l'hypertension artérielle. Les meilleurs réflexes consistent à ne pas fumer, éviter une alimentation riche en sucres, sel et en graisses saturées, consommer des fruits et légumes, limiter l'alcool et pratiquer une activité physique régulière.

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