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Messaoud Belhambri : “140 médicaments en rupture”

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Cette situation est provoquée notamment par le “blocage” des programmes d’importation aussi bien des matières premières nécessaires à la fabrication locale que des produits finis.


La rupture d’une large liste de médicaments nécessaires pour le traitement de différentes pathologies persiste depuis le début de l’année. Les opérateurs pharmaceutiques sont formels : “Actuellement, il y a 140 médicaments dont 40 produits localement et 100 d’importation qui manquent dans les officines”, a déclaré, hier, en marge de la 10e Journée nationale pharmaceutique, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo), Messaoud Belhambri.
Ce dernier regrette que l’alerte donnée par les opérateurs au début de l’année ne soit pas prise au sérieux par les autorités. “En signalant la rupture constatée dans les officines, il y a quelques mois, nous avons joué notre rôle de veille sanitaire. Malheureusement, la pénurie persiste encore”, a-t-il souligné, précisant que les médicaments en rupture concernent différentes pathologies telles que le cancer, le diabète, l’hypertension ou encore les maladies cardiaques.
Durant le mois de janvier dernier, le Snapo avait répertorié une liste de plus 200 médicaments qui étaient en rupture. Une rupture  causée, notamment, par le “blocage” des programmes d’importation aussi bien des matières premières nécessaires à la fabrication locale que des produits finis. Cette “restriction” est directement liée à la volonté des autorités sanitaires de “limiter les quantités des produits d’importation”. Une politique justifiée par la baisse des recettes pétrolières. Les programmes d’importation, qui devaient être “libérés” par le ministère de la Santé entre octobre et décembre 2016, ne l’ont été, regrette le représentant du Snapo, que fin janvier pour certains et en février pour d’autres. M. Belhambri dénonce, en outre, la non-signature (par le ministère) de plusieurs avenants déposés par les opérateurs pharmaceutiques. À ce rythme, le président du Snapo appréhende que des ruptures cycliques s’installent dans les mois à venir. Pour lui, si l’on veut éviter une telle situation, le ministère de la Santé doit recourir à des “procédures d’urgence” pour, d’abord, libérer les programmes et les avenants en attente avant d’élaborer, à terme, une meilleure stratégie pour éviter que des ruptures perturbent cycliquement le marché et pénalise, du coup, des milliers de patients. L’autre requête des opérateurs pharmaceutiques est liée à la révision du décret portant sur le tiers payant, adopté il y a quelques années dans l’objectif d’encourager la production nationale. Face à la volonté des autorités sanitaires qui voudraient abroger le tarif référentiel ou du moins sa révision à la baisse, maintenant que la production nationale couvrirait “61%” du besoin national en médicaments, le Snapo réclame qu’une “compensation” de ce volet soit intégrée dans la prochaine révision. Il fait allusion aux tâches administratives complexes assumées par les opérateurs. Ceci, tout comme il exige la définition de nouvelles modalités de paiement avec la modernisation et la numérisation du système à même de débureaucratiser l’actuel système de paiement où les opérations se font encore de manière physique. Mise sous le thème “Le pharmacien et la politique nationale du médicament”, la 10e Journée nationale pharmaceutique a été, par ailleurs, marquée par la signature par le Snapo de deux conventions, l’une avec l’Agence nationale de l’emploi (Anem), l’autre avec la Banque du développement local (BDL). La convention avec l’Anem a pour objectif principal le recrutement du personnel spécifique par les opérateurs pharmaceutiques, alors que celle paraphée avec la banque nationale a pour but de permettre aux opérateurs l’accès, avec des taux bonifiés, à une large gamme de produits de la BDL.
Il convient de signaler, enfin, que la rencontre d’hier a connu la participation de plusieurs représentants d’Institutions dont le ministère du Travail, la Cnas, ainsi qu’une conseillère chargée de la santé et représentante personnelle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais bizarrement, pas un seul représentant du ministère de tutelle, en l’occurrence le département d’Abdelmalek Boudiaf.