Des chercheurs finlandais auraient découvert une conséquence jusqu'ici peu évoquée d'une carence en vitamine D sur l'organisme : un risque de maux de tête ou de migraines chroniques plus important.
La vitamine D facilite l'absorption du calcium à travers la muqueuse intestinale et facilite la fixation du calcium sur l'os. Elle est notamment une composante essentielle de la santé nutritionnelle de l’enfant, chez lequel le déficit en vitamine D est associée à un risque de rachitisme. L'alimentation n'en apporte que des quantités faibles : on en trouve principalement dans les poissons gras (thon, maquereau, hareng, sardine, saumon... ) et les produits laitiers non écrémés.
En complément, la vitamine D est synthétisée dans la peau exposée au soleil, et est mise en réserve au niveau du foie. C'est pour cette raison que "les réserves hépatiques sont à leur niveau le plus bas à la fin du printemps, comme l'explique Santé publique France. Une déficience peut s’observer chez les sujets peu exposés au soleil comme les enfants en bas âge, les personnes âgées vivant en institution, confinées dans leur domicile, celles vivant dans les régions de faible ensoleillement ou celles à peau mate ou pigmentée".
Outre son importance pour la densité minérale osseuse, des chercheurs de l'university of Eastern Finland ont découvert une autre conséquence d'une carence en vitamine D, jusqu'ici inconnue. Leur étude affirme en effet qu'une carence en vitamine D peut augmenter le risque de maux de tête chroniques, même si les travaux n'ont pour l'instant été réalisés qu'avec la participation d'hommes.
Les maux de tête apparaissent dès le seuil de carence atteint
Les chercheurs ont analysé les niveaux sériques (dans le sang) de vitamine D et la survenue de céphalées chez environ 2600 hommes âgés de 42 à 60 ans pendant cinq ans. Chez 68% d'entre eux, le taux sérique de vitamine D était inférieur à 50 nmol/l, ce qui est généralement considéré comme le seuil limite de carence. Des maux de tête chroniques survenant au moins une fois par semaine ont été signalés par 250 hommes.
Les chercheurs ont constaté que les hommes qui signalaient le plus cet état étaient également ceux qui avaient des taux sériques de vitamine D plus faibles que les autres. Lorsque les participants ont été divisés en quatre groupes distincts en fonction de ce taux, le groupe avec les niveaux les plus bas avait un risque deux fois plus important de maux de tête chroniques par rapport au groupe avec les niveaux les plus élevés.
Un critère important entre en compte dans ces résultats : les céphalées étaient également plus fréquentes chez les hommes qui ont été examinés en dehors des mois d'été, de juin à septembre. Mais après ajustement de l'âge et du mois où le prélèvement sanguin a été réalisé, les chercheurs ont constaté que le taux sérique de vitamine D chez ceux qui présentaient des maux de tête fréquents était de 38,3 nmol/l, contre 43,9 nmol/l chez les personnes qui n'en souffraient pas.
Les bonnes attitudes pour éviter une carence
"L'étude s'ajoute à l'accumulation de preuves reliant une faible consommation de vitamine D à un risque accru de maladies chroniques. De faibles niveaux ont déjà été associés au risque de maux de tête par certaines études antérieures mais elles étaient principalement beaucoup plus petites", expliquent les chercheurs.
En dehors de la saison estivale, il est important de s'assurer de trouver assez de vitamine D dans la nourriture, et certaines personnes se tournent vers les suppléments alimentaires. Etant donné qu'il existe très peu de preuves scientifiques concernant les avantages et/ou effets néfastes de doses élevées de vitamine D sur le long terme, une autre étude est actuellement menée dans cette même université.
Pendant cinq ans, les chercheurs vont analyser les effets de doses quotidiennes élevées de vitamine D sur des facteurs de risque et de développement de maladies. Les participants à l'essai devront prendre un supplément de 40 à 80 microgrammes par jour. Cette première étude a déjà permis de savoir quelles sont les caractéristiques le plus souvent présentes chez les personnes en carence de vitamine D.
Ces dernières sont plus susceptibles d'être jeunes et d'avoir une activité physique, un revenu et une santé autodéclarée plus faible. Un constat partagé en France par des chercheurs de l'Inserm* qui ont déterminé dans une étude parue en 2014 les trois moyens simples à mettre en œuvre pour disposer d’un taux correct dans l’organisme : activité physique, exposition légère au soleil dans la vie quotidienne et maintien d’un poids normal.
Source
Home »
»
Une carence en vitamine D associée à un risque de maux de tête chroniques
Une carence en vitamine D associée à un risque de maux de tête chroniques
By Ph. BENYAHIA Adel janvier 06, 2017