La sclérose en plaques (SEP)
est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire du
corps attaque les cellules du patient. Les cellules T modifiées
détruisent la gaine de myéline entourant les cellules nerveuses. La
myéline protège les voies nerveuses et est donc essentielle à la
capacité des cellules nerveuses à transmettre l'information. La maladie
entraîne des troubles musculaires, de l'équilibre et de la vision. 85%
des patients sont atteints par la forme rémittente de la maladie, qui se
manifeste par poussées, avec l’apparition de troubles moteurs,
sensitifs et cognitifs, qui régressent en quelques semaines. Si la SEP
représente la cause la plus fréquente d’invalidité neurologique chez
l’adulte jeune, il n’existe actuellement aucun remède définitif,
seulement des traitements permettant d’atténuer les symptômes. Certains
patients peuvent éprouver des périodes de rémission puis d’aggravation
des symptômes (rechutes), c’est la forme rémittente de la maladie.
D’autres vont voir leurs symptômes s'aggraver au fil du temps, c’est la
forme progressive. Les symptômes de la SEP peuvent ainsi évoluer vers un handicap irréversible.
L’ocrelizumab
agit en supprimant les cellules B, qui font partie du système
immunitaire. Ces essais cliniques contrôlés randomisés en double aveugle
de l'ocrelizumab ont été menés par des chercheurs de 16 universités,
hôpitaux et centres de recherche aux États-Unis, au Canada, en Italie,
au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Pologne et en Suisse.
Pour la SEP rémittente : l’une
des études menées sur une durée de 2 ans montre que les participants
âgés de 18 à 55 ans atteints de SEP rémittente, la forme la plus
fréquente de la maladie, traités par l’ocrelizumab connaissent moins de
rechutes et que leurs symptômes ont également moins tendance à
s'aggraver que les patients traités par l'interféron bêta. Chez les
patients traités par l’ocrelizumab, les scans du cerveau présentent
moins d'inflammation ou de dommages au cerveau, par rapport au
traitement standard. Précisément, le nombre de rechutes est de 0,16 par
an pour l'ocrelizumab vs 0,29 par an pour l'interféron bêta. Cela
correspond à une réduction des rechutes de 54%.
Des
effets indésirables néanmoins : l’étude montre que le traitement par
ocrelizumab entraine plus d’effets indésirables, donc des infections,
parfois sévères et parfois même des cancers. Un point important, car il
reste à pouvoir améliorer le traitement pour réduire ces effets
indésirables.
Le problème du prix : ocrelizumab, un anticorps monoclonal pourrait, comme toutes les molécules de cette classe, être très coûteux.
Pour la SEP progressive :
L’autre étude menée sur 732 patients atteints de la forme progressive, a
comparé les effets de l'ocrelizumab avec le placebo. Là encore,
l'ocrelizumab s’avère plus efficace, vs placebo, pour ralentir la
progression de la SEP. Mais comme dans la première étude, les effets
indésirables sont là, dont le risque de cancers.
Au-delà
de l’efficacité du médicament, ces recherches confirment le rôle clé
des cellules B jdans le développement de la sclérose en plaques,
précédemment considérée comme causée principalement par les cellules T,
un autre type de cellules du système immunitaire. La piste thérapeutique
semble prometteuse mais des études supplémentaires doivent encore être
menées pour confirmer l’efficacité du médicament et tenter de réduire
ses effets indésirables.