Certaines de ces compositions sont, après analyses, qualifiées de dangereuses car contenant des matières cancérigènes. En lisant ces fiches d’utilisation souvent mensongères d’ailleurs, l’on s’aperçoit que le produit peut traiter… plusieurs maladies à la fois ! Or, à partir du moment que cette substance est en mesure de “combattre” des pathologies, elle devrait être classée comme médicament au sens propre du terme.
Ce médicament doit être, pour cela, enregistré au préalable au ministère de la Santé avant sa mise sur le marché. Pour qu’un laboratoire de fabrication ou un importateur commercialise ses produits pharmaceutiques en Algérie, ils doit impérativement “arracher” (c’est le mot) le quitus de la direction de la pharmacie au ministère de tutelle. Car, c’est réellement le parcours du combattant pour décrocher le fameux sésame.
En revanche, certains opérateurs ne se gênent aucunement pour proposer leurs produits à des officines sans se soucier de l’autorisation du ministère. Des produits sont ainsi prescrits par des médecins, commercialisés par les pharmaciens et achetés par des malades sans le moindre numéro d’enregistrement.
Pour leur pseudo-efficacité, des dizaines de produits à l’origine douteuse sont, de ce fait, consommés ou utilisés comme traitement par des malades, en quête d’une prompte guérison. Parfois ces substances sont absorbées mais l’état de santé du malade ne s’améliore pas.
C’est ce qu’on appelle un traitement sans aucun effet sur le corps. Ce qui est inadmissible, cependant, ce sont les cas où le patient souffre des effets secondaires graves engendrés par la consommation de ce produit. Au lieu de soigner sa maladie, le patient fait face à de sérieuses complications. Cette situation crée, en fait, un véritable problème de santé publique sur lequel doit se pencher sérieusement le département de M. Abdelmalek Boudiaf.
Absence de régulation sur le marché !
Une enquête menée par un expert sur un lot, en guise d’échantillon, révèle que sur onze produits de ce genre, exposés dans les pharmacies, huit ne disposent pas d’un numéro d’enregistrement tel que l’exige la loi. L’on parle de pommades, d’émulsions, de crèmes, de gels et d’autres produits tels que les compléments alimentaires… cédés à des prix élevés dont on ne connaît pas le fabricant ou le conditionneur local ou l’importateur.Parfois, c’est la date de fabrication qui n’est pas mentionnée… Un tel constat indique clairement que ces produits échappent à tout contrôle.
Pourtant, avant sa commercialisation, tout médicament doit passer par le laboratoire national de contrôle de produits pharmaceutiques, désigné, faut-il le préciser, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme structure de référence en Afrique ! De leur côté, les services concernés du ministère du Commerce doivent procéder au contrôle de conformité de ces produits à chaque importation.
Ce n’est pas le cas, la réalité du terrain est autre. L’absence d’une régulation sur le marché ne fait qu’envenimer davantage la situation sous le regard apathique des autorités compétentes. En effet, la réglementation en vigueur ne proscrirait pas, semble-t-il, ce type d’anomalies.
Peut-être le projet de loi sanitaire qui devait être présenté au Parlement prendrait en charge cette problématique ? C’est en tout cas le souhait des organisations des pharmaciens et des producteurs locaux.
D’ici à là, cette catégorie de produits continue de circuler en toute liberté sur le réseau de distribution des différents fabricants et profite de la crédulité, somme toute légitime, des malades à la recherche d’un rétablissement …
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