Le code de cinq couleurs, simple et compréhensible par tous, est le mieux à même d'aider le consommateur à choisir, parmi les aliments industriels, ceux qui sont les plus favorables à leur santé, selon un avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), rendu public ce lundi.
Pour manger plus équilibré, et éviter l'obésité, l'idée d'une information simplifiée sur la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires, sous forme de logo visible sur la face avant de l'emballage, est inscrite dans le projet de loi de santé publique.
Ce nouvel étiquetage nutritionnel, complémentaire et facultatif, mais dont la version finale n'a pas encore été arrêtée, rencontre des résistances dans le milieu industriel et de la grande distribution, chacun proposant sa propre méthode.
Pour sa part, le Haut Conseil a passé en revue, à la demande du
ministère de la Santé, les différents systèmes proposés au niveau
national et international, et a retenu le système à 5 couleurs ("5-C"),
en s'appuyant sur les études scientifiques disponibles.
Qualité nutritionnelle : un code couleurs pour mieux se repérer
"Ce système de code couleurs
permet de se repérer rapidement sur la qualité nutritionnelle des
produits de supermarchés, mais il offre aussi la possibilité de comparer
des produits de marques différentes pour privilégier, par exemple, les
marques de céréales les moins grasses et les moins sucrées ou les
lasagnes bolognaises ou les pizzas qui ont le meilleur profil
nutritionnel", souligne le professeur Didier Jourdan, président de la
commission prévention du HCSP.
S'il n'est "pas parfait", dit-il, le système 5-C a le mérite d'être simple et d'"attirer l'attention du consommateur" et lui permettre de classer les aliments selon leur qualité nutritionnelle.
Il complète les autres indications (calories, lipides, glucides...)
écrites en tout petit que la plupart des consommateurs ont du mal à
interpréter.
Par ailleurs, l'adoption de 5 classes (vert, jaune, orange, rose,
rouge) permettra plus facilement de modifier la composition de l'aliment
pour passer à une catégorie supérieure que les modèles à 3 ou 4 classes
(comme l'avait proposé Carrefour) et constitue une plus forte
incitation pour les fabricants et industriels à améliorer la qualité
nutritionnelle de leurs produits, note l'avis.
Un système qui s'adapte aux habitudes alimentaires françaises
Basé sur un modèle de classement d’origine britannique, validé scientifiquement, et inspiré du rapport du professeur Serge Hercberg,
il permet de classer les aliments du vert pour les aliments les plus
sains au rouge pour ceux présentant le moins d'intérêt nutritionnel.
Le système a été adapté à l'alimentation française et aux recommandations du programme national nutrition santé (PNNS).
"Il n'est pas question de dire qu'un aliment est bon ou mauvais, mais de donner un outil pour se repérer",
insiste M. Jourdan, spécialiste des sciences de l'éducation dans le
domaine de la prévention, qui concède que le violet pourrait remplacer
le rouge, qui n'est pourtant pas perçu comme discriminant ou signalant
un produit interdit.
Afin d’ajuster le dispositif aux recommandations nutritionnelles
françaises, un travail spécifique a été conduit pour les fromages, les
matières grasses et les boissons.
Pour les fromages l’apport en protéines et calcium est valorisé. Pour
les boissons (hors vins et alcools), le vert est attribué à l'eau,
seule boisson indispensable. Pour les autres, la teneur en sucre est le
critère déterminant. Pour les matières grasses, le classement tient
compte de la recommandation de privilégier celles d'origines végétales.
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