Le ministre de la Santé a annoncé que les gestionnaires seront soumis à des formations pédagogiques pour accompagner les réformes et adopter le nouveau mode de gestion.
L’exercice officinal est désormais soumis à des obligations. De
nouvelles missions sont attribuées au pharmacien d’officine. Il est
d’abord exigé la présence physique du pharmacien dans son officine sous
peine de sanctions sévères. Le pharmacien d’officine peut avoir un
subordonné, en l’occurrence un pharmacien assistant, et les vendeurs
subiront des formations spécialisées. La liste des pharmacies de garde
doit être transmise au ministère de la Santé et sera publiée sur le site
internet.
Telles sont, entre autres, les décisions prises par le ministère de la
Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière révélées, hier,
par M. Boudiaf, lors des travaux de la conférence internationale sur les
nouvelles dispositions de l’avant-projet de la loi sanitaire,
l’exercice de la pharmacie et la politique du médicament organisée par
le conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Le pharmacien d’office, acteur incontournable dans le système de santé
publique, aura également à fournir de nouvelles prestations dans son
officine, notamment la prescription de certains médicaments pour des
patients des zones enclavées, la réalisation de certains examens
biologiques, l’éducation thérapeutique des patients.
Des tâches à mener non sans difficulté, sachant que le pharmacien est
souvent sollicité pour d’autres obligations. Interrogé sur l’inscription
automatique des praticiens au tableau des Ordres médicaux, M. Boudiaf a
affirmé que cette disposition sera revue. Concernant la politique du
médicament, le ministre a souligné que «la promotion de la production
nationale est une priorité et nous devons préserver cette jeune
industrie».
Pour ce faire, M. Boudiaf a signalé que le travail a déjà commencé par
l’assainissement de la nomenclature des médicaments, qui est passée de
5800 dénominations communes internationales (DCI) à 4200, par la
révision à la baisse des prix des médicaments importés et l’interdiction
de l’importation des médicaments fabriqués localement ; d’ailleurs, la
Pharmacie centrale des hôpitaux a été instruite de lancer un avis
d’appel d’offres à la production nationale. Et aussi la création de
l’Agence nationale du médicament.
Les points noirs qui restent encore des préoccupations majeures du
ministère de la Santé résident dans la gestion et la distribution. «Mais
le dossier est ouvert à notre niveau. La première tâche est de
redynamiser l’informatisation des systèmes notamment dans les pharmacies
hospitalières, ce qui tarde à se mettre en place à défaut de
techniciens spécialistes ou de logiciels non fonctionnels» a-t-il avoué,
avant de signaler qu’une rencontre nationale, voire internationale, sur
la pharmacie hospitalière sera organisée le mois prochain à Alger.
M. Boudiaf a annoncé que les gestionnaires seront également soumis à
des formations pédagogiques pour accompagner les réformes et adopter le
nouveau mode de gestion. Saluant toutes ces dispositions, le président
du conseil de l’Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, rappelle que
«toutes les recommandations inhérentes au volet de l’exercice officinal
ont été prises en compte par la nouvelle loi sanitaire.
La nouvelle loi a également prévu un statut pour le pharmacien
assistant et stipule le rôle joué par le pharmacien dans l’éducation
thérapeutique du patient, dans la mesure où il assure des services liés à
la santé». Il demande, au passage, la révision du chapitre
«déontologie» et de retenir les résolutions unanimes des Assises
nationales, à savoir la reprise des textes actuels avec la séparation
des Ordres médicaux.